5 Ans de Plus : Tebboune pour une Algérie Nouvelle ou la Déception ?

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune, favori des élections du 7 septembre, cherche un deuxième mandat en mettant en avant une amélioration socio-économique, bien que les espoirs de changements politiques profonds se soient évanouis cinq ans après le mouvement Hirak. M. Tebboune a annoncé le 11 juillet sa candidature pour un second mandat de cinq ans, […]

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5 Ans de Plus : Tebboune pour une Algérie Nouvelle ou la Déception ?

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune, favori des élections du 7 septembre, cherche un deuxième mandat en mettant en avant une amélioration socio-économique, bien que les espoirs de changements politiques profonds se soient évanouis cinq ans après le mouvement Hirak.

M. Tebboune a annoncé le 11 juillet sa candidature pour un second mandat de cinq ans, affirmant que les progrès réalisés ces cinq dernières années constituent un premier jalon vers une économie d’un pays émergent et une “Algérie nouvelle”.

Élu en décembre 2019 avec une forte abstention de 60% durant le Hirak, M. Tebboune a fait face à l’hostilité de ce mouvement pro-démocratie qui a évincé son prédécesseur, Abdelaziz Bouteflika, en avril.

Selon Hasni Abidi, directeur du CERMAM à Genève, l’évacuation de la question de la transition démocratique par le gouvernement algérien, malgré les millions de citoyens ayant manifesté depuis février 2019, signifie un abandon de toute rupture avec le système politique actuel.

L’expert souligne que le changement de président en Algérie ne marque pas le début d’une nouvelle ère, car le nouveau leader fait face à des défis pour réaliser un changement profond.

Mohamed Hennad, expert en sciences politiques, affirme que tant que la question politique n’est pas résolue, tout discours économique, culturel ou diplomatique ne sera qu’une diversion.

La pandémie de Covid-19 et l’emprisonnement de ses leaders ont conduit à l’extinction du Hirak, bien que de nombreux opposants et défenseurs des libertés restent en prison. Amnesty International souligne que la répression des voix critiques persiste.

“Puissance économique” refers to a country’s economic power and influence in global markets.

M. Tebboune affirme avoir “remis le pays sur les rails” pour répondre aux besoins de la population et faire de l’Algérie une puissance économique.

Les derniers mandats de M. Bouteflika, décédé en septembre 2021, sont qualifiés de “décennie mafieuse”, dénonçant le “gang” de privilégiés qui l’entouraient et ont été sévèrement condamnés après sa chute.

M. Tebboune estime avoir également redressé l’économie.

Les recettes de l’État algérien ont augmenté, la saignée du Trésor est terminée, et des milliards de dollars de fonds dilapidés ont été récupérés.

M. Abidi souligne que le président a bénéficié d’une conjoncture internationale favorable, notamment la guerre en Ukraine, qui a augmenté les prix du gaz naturel, dont l’Algérie est le premier exportateur en Afrique, ainsi que de sa connaissance approfondie de l’administration algérienne.

M. Tebboune a mis en place de nouvelles méthodes de gouvernance axées sur les besoins sociaux, selon M. Abidi, qui a également mentionné un discours populiste et un système de rente généralisé. Cela inclut l’augmentation des salaires publics, des retraites et l’attribution de logements sociaux.

Lors d’une réunion à Oran, M. Tebboune a annoncé la création de 450.000 nouveaux emplois et une augmentation de l’allocation chômage mensuelle, passant de 13.000 à 20.000 dinars (133 euros), pour les 19-40 ans.

“Beaucoup souffert” translates to “suffered greatly.”

M. Tebboune répond aux critiques sur les avancées lentes en soulignant que son premier mandat a été réduit de deux ans en raison de la guerre contre le Covid-19 et de la corruption.

Abdelhamid Megunine, un étudiant de 20 ans à Alger, a déclaré à l’AFP : “nous avons beaucoup souffert en raison de l’augmentation des prix et du coût de la vie”.

Depuis 2022, la situation s’améliore avec une croissance annuelle d’environ 4% et des réserves de changes de 70 milliards de dollars.

L’économie et le financement des aides sociales dépendent des hydrocarbures, avec les exportations de gaz naturel représentant 95% des ressources en devises.

Le bilan de M. Tebboune en politique étrangère est mitigé : l’Algérie a retrouvé une place sur la scène internationale en tant que membre non-permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, défendant la cause palestinienne, mais ses relations avec des voisins comme le Maroc et le Mali se sont détériorées.

Fin juillet, une tension a émergé entre la France et l’Algérie après que Paris a soutenu le plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental. En réponse, Alger a retiré son ambassadeur à Paris.

Sylvain LucasS
ÉCRIT PAR

Sylvain Lucas

Adepte du fitness et mélomane, passionné par l'écriture et la poésie. 💪🎵📝 #Écriture #Passion #Créativité

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