L’AfD, parti d’extrême droite allemand, a remporté les élections régionales en Thuringe, mais ne pourra pas diriger le gouvernement régional car les autres partis refusent toute coalition avec lui.
L’extrême-droite AfD a remporté des scores historiques en Thuringe et est arrivée deuxième en Saxe, le 1er septembre, représentant un défi pour la coalition au pouvoir en Allemagne et un avertissement pour le chancelier Olaf Scholz.
Les scrutins dans deux régions de l’ex-RDA, fiefs de l’extrême droite, ont eu lieu dans un contexte tendu, suite à un triple meurtre à Solingen attribué à un Syrien, relançant le débat sur l’immigration.
En Thuringe, l’AfD, dirigé par Björn Höcke, est en tête des sondages avec 30,5 à 33,5%, suivi par la CDU à 24,5%, selon les résultats diffusés par ARD et ZDF.
En Saxe, la CDU a une légère avance avec 31,5 à 32%, suivie de près par l’AfD avec 30 à 31,5%.
Le parti BSW, fondé par l’ancienne figure d’extrême gauche Sahra Wagenknecht, connaît une forte progression avec des scores de 12 à 16% dans deux Länder, se positionnant comme un potentiel faiseur de roi pour les futurs gouvernements régionaux.
La victoire de l’AfD en Thuringe est une première en Allemagne depuis l’après-guerre, mais il est peu probable qu’elle dirige la région, car tous les autres partis refusent de s’allier avec elle.
Le gouvernement Scholz a été sanctionné.
L’AfD et le BSW ont attiré des partisans avec leur discours anti-immigration et leur opposition aux livraisons d’armes à l’Ukraine, des positions populaires dans les anciennes régions de l’ex-RDA, où la peur de la guerre persiste.
Les premiers résultats indiquent un revers significatif pour le gouvernement de coalition du chancelier avec les Verts et le FDP, à un an des élections législatives de 2025.
Le Parti social-démocrate (SPD) obtient un score de 6,5 à 8,5%, déjà faible par rapport au mandat précédent.
Les Verts quittent le parlement de Thuringe, et le FDP n’est plus représenté dans aucune assemblée régionale.
Les Länder allemands, ayant des prérogatives en éducation et sécurité, pourraient être dirigés par de grandes alliances hétéroclites de droite et de gauche.
Les dirigeants de l’AfD ont tenté de tirer parti du choc de l’attaque à Solingen en accusant les gouvernements fédéraux successifs d’avoir créé le “chaos”.
L’assaillant présumé, lié à l’EI, avait échappé à une expulsion.
Sous pression, le gouvernement Scholz a décidé de renforcer les règles sur le port d’armes et le contrôle de l’immigration.
Les inégalités persistent dans divers domaines, affectant l’accès aux ressources, aux opportunités et à la justice sociale.
Jörg, un électeur de l’AfD, appelle à des changements extrêmes en matière d’immigration, notamment à des expulsions accrues de délinquants étrangers.
Créé en 2013, le parti, initialement eurosceptique, s’est radicalisé suite à la crise migratoire de 2015, à la pandémie de Covid-19 et à la guerre en Ukraine, qui a affaibli l’économie européenne et provoqué une inflation élevée.
Il a récemment remporté plusieurs élections, atteignant son meilleur score historique aux européennes de juin.
L’ex-RDA a été un terreau favorable pour le parti en raison des inégalités persistantes depuis 1990 et d’une crise démographique liée à l’exode des jeunes, malgré une certaine attractivité économique.
Avec AFP.
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