Nemat (Minouche) Shafik, la présidente de l’université Columbia, a déclaré mercredi qu’elle quittait ses fonctions. Elle a justifié sa décision par la “crise” survenue au printemps, lorsque le campus de New York a été au cœur des manifestations étudiantes contre le conflit à Gaza, ainsi que des débats entourant une augmentation des actes antisémites.
La décision inattendue de cette économiste américaine d’ascendance égyptienne de quitter son poste sur-le-champ a été révélée dans une lettre adressée à la communauté académique. Ce départ surprenant intervient alors qu’elle avait réussi à éviter la vague de départs qui avait touché ses collègues de l’université de Pennsylvanie, Elizabeth Magill, et de Harvard, Claudine Gay, l’hiver dernier.
“Je communique cette information dès à présent afin que la nouvelle équipe dirigeante soit opérationnelle avant le commencement du prochain semestre”, a déclaré Mme Shafik, exprimant sa tristesse, dans un courriel récupéré par l’AFP.
“Elle exprime son regret en soulignant que cette période a été marquée par des tensions, rendant ardu le fait de concilier les différentes perspectives au sein de notre groupe.”
Elle a évoqué des “menaces”, des “injures” et même des “mauvais traitements” à son égard, ainsi qu’envers “certains collègues” et “étudiants”. Elle a donc “choisi” de démissionner, estimant que cela aiderait Columbia à mieux affronter les défis futurs.
“Il est impératif que chacun d’entre nous s’engage pleinement à lutter contre les dynamiques de polarisation”, a exhorté l’ancienne présidente de Columbia.
L’établissement universitaire qu’elle a dirigé depuis juillet 2023 a été parmi les premiers à réagir au début du conflit entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, en réponse à l’assaut meurtrier du groupe palestinien sur le territoire israélien le 7 octobre.
En avril, Columbia a joué un rôle prépondérant en initiant des manifestations et des occupations sur les campus universitaires à travers les États-Unis, évoquant ainsi les événements du mouvement anti-guerre du Vietnam de 1968.
Suite à l’intervention de Mme Shafik, les forces de l’ordre de New York ont procédé à l’évacuation forcée d’un groupe d’une trentaine de manifestants et d’étudiants le 30 avril, entraînant ainsi l’annulation de la cérémonie de remise des diplômes prévue.
Au début du mois de juillet, trois membres du conseil d’administration de Columbia ont été destitués en raison de messages texte échangés durant un forum public en mai. Ces échanges, relayés par des médias de droite, auraient mis en lumière de “anciens préjugés antisémites”, selon les déclarations de la direction de l’institution.
À l’approche de la rentrée académique dans quelques semaines, Columbia a déclaré vendredi qu’elle limiterait l’accès du grand campus verdoyant situé au nord de Manhattan.
Cette institution d’enseignement supérieur, dotée d’un budget impressionnant soutenu par des contributions de généreux donateurs et de grandes entreprises, dont certaines ont des liens avec Israël, reçoit chaque année des dizaines de milliers d’étudiants et d’enseignants.
Le gouvernement a été critiqué pour son manque de fermeté face aux discours ou comportements dirigés contre des étudiants juifs, tout en étant également reproché d’avoir été trop sévère envers certains groupes pro-palestiniens.
L’hiver dernier, Mme Shafik a été convoquée par le Congrès aux côtés d’autres dirigeantes d’établissements d’enseignement supérieur. Les membres de la droite républicaine les ont critiquées pour leur manque de fermeté et de clarté face à l’augmentation de l’antisémitisme sur les campus universitaires.
Mike Johnson, le leader de la majorité républicaine à la Chambre des représentants, s’est rendu à Columbia au moment le plus critique de la crise pour condamner ce qu’il a qualifié de “terrorisme” lié aux manifestations. Dans un communiqué diffusé mercredi soir, il a exprimé sa satisfaction suite au départ de Mme Shafik.
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