L’Angleterre de Gareth Southgate, arrivée sous haute pression à l’Euro-2024, slalome depuis entre les critiques et les prestations inabouties sans perdre ses nerfs ni sa solidarité, malgré les limites affichées par certains leaders.
“L’Angleterre n’est pas convaincante, mais qui s’en soucie? Il est temps de profiter de l’aventure”, a écrit The Athletic après le huitième de finale remporté aux tirs au but contre la Suisse (1-1, 5-3 tab), samedi.
Les vice-champions d’Europe ont encore subi l’ouverture du score, comme au tour précédent, et leur empilement de stars offensives a de nouveau peiné à produire des étincelles. Bukayo Saka a égalisé sur une initiative personnelle et sur le premier tir cadré des Anglais, à la 80e minute.
“Il y a ce que nous voulons idéalement être, et il y a la façon dont nous avons trouvé les moyens de surmonter tous les obstacles, les différents défis, tout au long de notre parcours”, a positivé le sélectionneur Gareth Southgate.
Se qualifier sans bien jouer, “c’est un bon signe”, a reconnu Gary Neville, ancienne gloire de Manchester United et de la sélection. Mais à un moment “vous finirez par vous faire surprendre si vous n’augmentez pas votre niveau de performance”, a dit la voix influente de Sky Sports.
Pour ramener la coupe à la maison, cinquante-huit ans après le Mondial-1966 gagné à domicile, l’Angleterre devra écarter les Pays-Bas, mercredi à Dortmund, puis la France ou l’Espagne en finale, le 14 juillet.
En attendant, Southgate a savouré sa qualification pour une troisième demi-finale en quatre compétitions, après avoir subi des sifflets et même des jets de gobelets après le nul contre la Slovénie (0-0) plus tôt.
“Si je ne peux pas profiter de ce moment, tout cela n’est qu’une perte de temps”, a-t-il réagi après avoir dansé sur la pelouse de Düsseldorf. Quand les critiques deviennent “aussi personnelles qu’elles l’ont été ces dernières semaines, c’est difficile sur le plan humain”, a-t-il dit, “mais nous nous battons, nous ne cesserons pas de nous battre”.
Kane, rayonnement limité
Le “fighting spirit” anglais a pour l’heure compensé les fragilités et les carences dans le jeu, une valeur cardinale que les commentateurs ont tous mis en avant pour soutenir le soldat Southgate.
“Imaginez que vous jouez un beau football et que vous vous faites battre aux tirs au but. Cela ne sert à rien. Il y a du caractère, de la résilience, une volonté de gagner et de l’énergie”, a pointé l’ancienne internationale anglaise Izzy Christiansen au micro de BBC Radio 5 Live.
Ce cocktail jusqu’ici gagnant a été incarné par Jude Bellingham et Bukayo Saka. Sans être aussi brillants qu’habituellement, ils ont sauvés la patrie respectivement contre la Slovaquie (2-1 ap) et la Suisse, avec deux égalisations venues d’exploits personnels.
L’ailier d’Arsenal, aux tirs au but, a même repoussé le cauchemar de son échec en finale de l’Euro-2020 contre l’Italie avec un sang froid remarquable, une qualité partagée par l’ensemble de l’effectif.
Globalement, les Anglais parviennent à absorber “l’énorme pression” qui les enveloppe depuis l’arrivée en Allemagne, affirme Southgate.
Les attentes n’ont probablement jamais été aussi élevées autour des “Three Lions”, dotés d’une génération dorée mêlant pépites (Mainoo, Saka, Bellingham, Palmer), cadres intermédiaires (Rice, Alexander-Arnold, Foden) et tauliers (Pickford, Walker, Shaw…).
Le plus célèbre d’entre eux, Harry Kane, laisse une impression mitigée depuis le début de l’Euro.
Le capitaine et meilleur buteur de la sélection a ajouté deux pions à sa collection, contre la Serbie (1-0) et le Danemark (1-1) au premier tour, mais son influence et sa participation dans le jeu demeurent faibles.
Questionné sur le sujet, Southgate a fait un pas de côté samedi et vanté le rôle de l’avant-centre hors terrain. “Il a une influence positive sur le groupe, en guidant les jeunes joueurs à travers tout ce que l’équipe a dû affronter au début du tournoi”.
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