Huit ans après la finale perdue à domicile, l’équipe de France retrouve le Portugal de Cristiano Ronaldo en quarts de finale de l’Euro-2024 et va tenter de frapper enfin un grand coup après un début de tournoi terriblement décevant, vendredi à Hambourg (21H00).
Un premier tour expédié sans gloire (1 victoire, 2 nuls), un 8e de finale terne face à la Belgique (1-0): l’entame des Bleus est loin de correspondre à celle d’un prétendant au titre.
Ses quatre sorties ont permis d’identifier assez facilement les failles de la sélection tricolore: un secteur offensif défaillant lié à la méforme des deux leaders techniques Kylian Mbappé et Antoine Griezmann, un déficit athlétique général et un coach qui tâtonne tactiquement.
Les hommes de Didier Deschamps ont réussi jusqu’ici à s’en sortir grâce à leur défense de fer, qui n’a encaissé qu’un but sur penalty, mais avec la Seleçao portugaise, le niveau de l’adversité va soudainement monter de plusieurs crans et ils devront trouver d’autres arguments pour s’en sortir.
Les vice-champions du monde français ont affiché des lacunes criantes dans la création et ont donc intérêt à passer à la vitesse supérieure pour neutraliser une équipe qui ne manque pas d’atouts dans ce domaine avec des joueurs de la trempe de Bernardo Silva, Vitinha, Bruno Fernandes et des latéraux de très haut niveau comme Cancelo et Nuno Mendes.
Tous ces talents sont cornaqués par le vétéran défenseur Pepe (41 ans) et surtout le vieillissant Ronaldo, toujours là à 39 ans. Pour ce qui sera sans doute son dernier Euro, la superstar aux 5 Ballons d’Or espère repartir avec un 2e sacre continental après celui de 2016 contre les Bleus au Stade de France (1-0 a.p.).
Duel à distance Mbappé-Ronaldo
Sans ses jambes d’antan, CR7 n’a pas trouvé le chemin des filets en quatre matches et ne constitue plus du tout le même danger que du temps de sa splendeur. Mais ses larmes après son penalty raté en 8e de finale face au gardien slovène Jan Oblak en disent long sur son attachement viscéral à son équipe nationale.
© FRANCK FIFE / AFP
Elles traduisent aussi les difficultés du Portugal, vainqueur de la Slovénie dans la douleur (0-0 a.p., 3 t.a.b à 0), et ont de quoi rassurer les Français. A condition que Mbappé, auteur d’un seul but sur penalty, se réveille et rallume la flamme offensive des Bleus, qui n’ont pas encore marqué dans le jeu.
La présence dans le camp adverse de Ronaldo, l’idole de son enfance, va peut-être sublimer l’ancien Parisien. Avant de marcher sur les pas du légendaire Portugais au Real Madrid, Mbappé se sait très attendu pour éviter une sortie par la petite porte de l’Euro. Encore faut-il que son physique suive et qu’il puisse être 100% à l’aise avec le masque protégeant son nez cassé.
© Bernadett Szabo, Reuters
“Je ne pense pas avoir retrouvé toutes mes jambes. Pour être vraiment bien explosif, bien véloce, j’ai besoin d’une bonne préparation physique”, a déclaré le capitaine jeudi, n’hésitant pas à tacler ensuite ses coéquipiers.
“Quand je suis arrivé en sélection (en 2017, ndlr), on avait des joueurs comme Paul Pogba qu’on n’a plus. Avec lui tu avais juste à baisser la tête et courir et tu avais le ballon dans les pieds. Avec les joueurs que j’ai, on peut peut-être moins jouer en profondeur parce que c’est moins leur caractéristique”, a-t-il expliqué.
Un sursaut du N.10 serait le bienvenu pour les Bleus et Didier Deschamps. Le président de la Fédération française de football Philippe Diallo lui a fixé les demi-finales comme objectif minimum et le sélectionneur, sous contrat jusqu’en 2026, aimerait bien ne pas avoir à répondre à des questions qui fâchent à son retour en cas d’échec contre le Portugal.
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