Plus aucun département ne se trouve, vendredi matin, en vigilance rouge “crues” ou “pluie-inondation”, mais 18 de la moitié sud restent concernés par une vigilance orange, a indiqué Météo-France, vendredi 18 octobre, après les pluies “exceptionnelles” qui se sont abattues jeudi sur le centre-est et le sud-est de la France.
“L’épisode cévenol est terminé. Quelques averses sont encore possibles, mais sans commune mesure avec l’épisode pluvieux des deux derniers jours”, a précisé l’organisme dans son bulletin de 6 h, annonçant la levée de la vigilance rouge “crues” dans les derniers départements concernés.
La vigilance orange pour “crues” est en vigueur vendredi matin dans neuf départements (Loire, Puy-de-Dôme, Haute-Loire, Alpes-Maritimes, Alpes-de-Haute-Provence, Bouches-du-Rhône, Gard, Landes et Pyrénées-Atlantiques), tandis que celle pour “pluie-inondation” touche 10 départements (Dordogne, Lot, Lot-et-Garonne, Tarn-et-Garonne, Tarn, Gers, Haute-Garonne, Ariège, Hautes-Pyrénées et Pyrénées-Atlantiques).
Plus d’un millier de personnes ont été évacuées et des dizaines sauvées par hélicoptère dans les pluies “exceptionnelles”, qui se sont abattues jeudi sur le centre-est et le sud-est de la France.
Les pluies, qui ont atteint 600 à 700 millimètres sur certaines zones de l’Ardèche, ont fait trois blessés légers en Auvergne-Rhône-Alpes. À Paris, un arbre est tombé sur une famille, dont le père n’a pas survécu, sans que le lien avec les intempéries ne soit formellement établi.
Dans la ville ardéchoise d’Annonay, traversée par deux rivières, les eaux sont montées brusquement dans la matinée quand le barrage de Ternay, au Nord, a débordé.
“En l’espace de dix minutes il y avait de l’eau de partout”, relate Patricia Montagne qui vit dans le centre-ville. “Ça commençait à faire des vagues, et les trombes ont commencé à arriver”, charriant “des quantités de bois effarantes”.
“Les trottoirs sont invisibles, l’eau arrive jusqu’aux genoux”
Le centre a été fermé à la circulation, les écoles évacuées et des personnes secourues par les pompiers, parfois en hélicoptère.
Le scénario s’est répété dans tout le département, où tous les établissements scolaires resteront fermés vendredi, mais également le long de la rivière Gier, qui coule dans le Rhône et la Loire.
À Givors, au sud de Lyon, “les trottoirs sont invisibles, l’eau arrive jusqu’aux genoux”, décrit Samuel Barataud, 25 ans, vendeur dans un commerce situé à proximité de cet affluent du Rhône, sorti de son lit.
Les secours ont évacué 180 habitants du quartier des Cornets situé à proximité d’une digue endommagée et 463 autres dans une zone commerciale. Deux centres d’accueil ont été ouverts sur la commune voisine de Grigny et une cinquantaine d’élèves et d’enseignants passent la nuit dans un lycée de la ville, selon la préfecture.
Dans la Loire, où deux ponts se sont déjà effondrés, la préfecture estime que “la situation va continuer à se dégrader” ces prochaines heures.
La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, attendue dans la Loire et en Ardèche vendredi, a évoqué une situation “inédite par son ampleur. Six cents millimètres d’eau sur l’Ardèche, c’est du jamais vu de mémoire d’homme” et a lié “ces épisodes au dérèglement climatique”.
Ces trombes d’eau ont créé de fortes perturbations sur les réseaux électriques, avec un millier de foyers sans courant jeudi après-midi, et dans les transports.
Routes fermées, trains suspendus, personnes évacuées
Plusieurs routes départementales et nationales sont fermées à cause d’inondations ou d’éboulements, tout comme l’autoroute A47 entre Lyon et Saint-Étienne.
Le trafic ferroviaire entre les deux villes a également été suspendu, de même que sur plusieurs lignes au nord-est de Toulouse. Les trains entre Les Arcs, Cannes, Nice, Monaco et Vintimille en Italie ne circulaient plus depuis 17 h 30 jeudi, a indiqué la SNCF.
Face à la montée des eaux, près de 900 personnes ont dû être évacuées en Auvergne-Rhône-Alpes, selon la préfecture de région.
À Pont-Saint-Esprit, dans le Gard, une centaine de foyers situés au bord du Rhône, dont le niveau monte rapidement, ont également dû quitter leur domicile. Céline Laurent, une mère de 38 ans a été mise à l’abri dans la salle des fêtes avec ses trois enfants. “On va dormir ici jusqu’à ce que ça se calme”, dit-elle à l’AFP.
Dans les Alpes-Maritimes, où 1 050 pompiers étaient mobilisés, environ 70 personnes ont quitté par précaution leur logement, essentiellement à Saint-Martin-Vésubie. Les campings situés en zone inondable ont également été évacués.
En Haute-Loire, au Chambon-sur-Lignon, les écoles ont également été évacuées, quelques maisons sont inondées et du bétail a été emporté, a précisé à l’AFP le maire Jean-Michel Eyraud.
À Béziers, dans l’Hérault, la foudre est tombée sur le toit du conservatoire de musique provoquant l’affaissement de la toiture. Les 60 élèves présents ont été mis en sécurité, précise la préfecture.
Avec AFP
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