Michel Guérard, chef de renom, s’est éteint à l’âge de 91 ans. Depuis 1977, il était honoré de trois étoiles au Guide Michelin. Pionnier d’une approche culinaire axée sur la légèreté, il a profondément transformé le paysage gastronomique international.
Michel Guérard, chef renommé et détenteur de trois étoiles au Guide Michelin depuis 1977, est décédé à l’âge de 91 ans dans la nuit du 18 au 19 août, dans la région des Landes. Cette triste nouvelle a été confirmée par ses proches, suite à des annonces initiales faites par France Bleu et Sud Ouest.
“Il a perdu la vie chez lui durant la nuit de dimanche à lundi”, ont rapporté à l’AFP Florence Pelizzari, son assistante, ainsi que Philippe Brethes, le maire d’Eugénie-les-Bains, une localité des Landes où se trouve le renommé établissement du défunt, “Les Prés d’Eugénie”.
Au cours des années 70, il a transformé le monde culinaire en introduisant la nouvelle cuisine, dont il était l’un des pionniers. Il a également créé un répertoire innovant de plats légers, destiné aux amateurs de bonne chère désireux de maintenir leur silhouette.
« Si la gastronomie pouvait être récompensée par un prix Nobel, Michel Guérard en serait le lauréat incontesté », avait déclaré à l’AFP, il y a deux ans, l’un de ses anciens élèves, le chef toulousain Michel Sarran, détenteur de deux étoiles au guide Michelin.
À seulement 25 ans, il a été couronné Meilleur Ouvrier de France, un titre prestigieux qui récompense l’excellence dans l’artisanat. Ce jeune talent a su se démarquer par son savoir-faire exceptionnel et sa passion pour son métier. Son parcours, jalonné de défis et de réussites, témoigne d’un engagement sans faille et d’une détermination à atteindre les sommets de son domaine. Ce titre, qui n’est pas attribué à la légère, souligne non seulement ses compétences techniques, mais aussi sa créativité et son innovation. En devenant Meilleur Ouvrier de France, il inspire de nombreux jeunes artisans à poursuivre leurs rêves et à exceller dans leur art.
Issu d’une famille de bouchers, cet individu a vu le jour le 27 mars 1933 à Vétheuil, dans le Val d’Oise. Contraint de mettre un terme à ses études dès son jeune âge, il avait pourtant des aspirations médicales. Il a finalement choisi de se former dans le domaine de la pâtisserie à Mantes-la-Jolie.
À seulement 25 ans, il est couronné meilleur ouvrier de France. Il met ensuite ses compétences au service du Crillon et du Lido, mais c’est dans un petit restaurant modeste en périphérie de Paris qu’il véritablement se fait un nom.
En 1965, Michel Guérard acquiert le Pot-au-feu, un modeste restaurant d’inspiration nord-africaine situé à Asnières, près de Gennevilliers. Bien que ses débuts aient été semés d’embûches, il parvient à attirer une clientèle parisienne très en vue. En 1974, il décide de s’établir dans la station thermale d’Eugénie-les-Bains.
Après avoir remarqué des patients en cure dégustant de simples “carottes râpées et un morceau de jambon”, ce qu’il juge “très démoralisant”, il se lance dans l’élaboration d’une “cuisine légère” pleine de saveurs. Sa philosophie repose sur l’idée de “modifier les habitudes culinaires” afin de réduire les matières grasses et le sucre, tout en préservant le goût comme principe fondamental, accompagné de son corollaire immédiat : le plaisir.
Farci de chou, cassoulet, ou encore un Paris-Brest revisité en substituant la crème par des blancs d’œufs montés en neige, agrémenté d’une légère touche de crème fouettée : “Avec un peu d’effort, il est possible de réaliser des plats délicieux, équilibrés et peu caloriques”, soutenait-il.
“Symbolique”
“Une existence riche en émotions et en intensité”, a déclaré la personne concernée, évoquant celle d’un jeune qui “a eu la ‘fortune’ de vivre des périodes de conflit, de ressentir la faim et le froid, ce qui lui a permis par la suite de mettre en perspective le reste de sa vie”.
Lundi, les chefs renommés de France ont rapidement exprimé leur respect. “Nous perdons un des fondements de la gastronomie française. Une figure emblématique qui a su nous inspirer et nous guider. Chapeau l’artiste”, a déclaré Georges Blanc, détenteur de trois étoiles au Guide Michelin à Vonnas, dans l’Ain.
“En ce jour, j’ai reçu la triste nouvelle du décès de mon mentor, Michel Guérard (…). Ce grand chef, pionnier de la cuisine légère, était un véritable visionnaire, érudit et plein de sensibilité. Merci, mon ami, pour tout ce que tu m’as enseigné”, a partagé le chef marseillais Gérald Passedat sur Twitter.
“Notre cher ami Michel a quitté ce monde pour rejoindre les étoiles, s’unissant ainsi aux légendes qui l’accueillent désormais. Merci, cher maître”, a exprimé Yannick Alléno sur Instagram.
Avec l’AFP
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