Le rival d’Erdogan en prison, la Turquie en flammes, des protestations éclatent dans tout le pays

Des dizaines de milliers de manifestants ont participé aux manifestations qui se sont déroulées à travers la Turquie, après que le principal rival du président du pays, Recep Tayyip Erdogan, a été officiellement arrêté et accusé de corruption. Ekrem Imamoglu, le maire d’Istanbul, devait être désigné comme le candidat présidentiel du Parti populaire républicain pour les élections de 2028, lors d’un vote dimanche. En réponse à son arrestation, la soirée de dimanche a vu une escalade de la situation dans les manifestations les plus violentes que le pays ait connues depuis plus d’une décennie, avec des manifestants faisant face à des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc. Imamoglu déclare que les accusations portées contre lui sont politiquement motivées. “Je ne céderai jamais”, a-t-il écrit sur X avant que le tribunal ne décide de le maintenir en prison, dimanche. Erdogan a condamné les manifestations et a accusé le Parti populaire républicain de tenter de “nuire à la paix et de polariser le peuple turc”. Des foules se sont rassemblées près de la mairie d’Istanbul pour la cinquième nuit consécutive et ont été vues agitant des drapeaux turcs et criant devant une barrière policière. Des officiers ont été vus utilisant de l’eau sous pression sur les manifestants ainsi que des gaz lacrymogènes. Les manifestations en réponse à l’arrestation d’Imamoglu sont les plus importantes que la Turquie ait connues depuis les manifestations de 2013 à Istanbul. Au total, des manifestations ont eu lieu dans au moins 55 des 81 provinces de Turquie, soit plus des deux tiers du pays, selon un rapport de l’agence de presse française AFP. Imamoglu était l’une des plus de 100 personnes arrêtées dans le cadre d’une enquête, mercredi dernier, parmi lesquelles se trouvaient d’autres politiciens, journalistes et hommes d’affaires. Imamoglu était la seule personne à concourir au sein du Parti populaire républicain pour devenir candidat à la présidence. L’arrestation n’empêche pas la candidature et l’élection d’Imamoglu en tant que président, mais s’il est condamné pour l’une des accusations portées contre lui, il ne pourra pas se présenter. Le politicien emprisonné est considéré comme l’un des rivaux les plus redoutables d’Erdogan, qui occupe le poste en Turquie depuis 22 ans en tant que Premier ministre et président. Cependant, en raison des limitations de mandat, Erdogan ne peut pas se représenter à nouveau en 2028 à moins de modifier la constitution.