Malgré les pressions des États-Unis, et les appels du secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, pour que les pays membres de l’alliance se mobilisent afin d’augmenter les dépenses de défense, l’Espagne a rejeté la proposition de dépenser à cette fin 5% de son Produit Intérieur Brut.
Pour le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, une telle prétention est déraisonnable. Par le biais d’une lettre envoyée à Rutte, Sanchez exprime que son pays « ne peut pas s’engager à un objectif spécifique de dépenses en termes de PIB » lors du sommet de l’OTAN la semaine prochaine à La Haye. Par ailleurs, pour être approuvé, tout accord sur un nouveau guide des dépenses doit être adopté à l’unanimité des 32 États membres de l’OTAN.
Ainsi, la décision de Sanchez risque de faire échouer l’objectif du sommet de la semaine prochaine, auquel devrait participer le président des États-Unis, Donald Trump. Une bonne partie des alliés américains au sein de l’OTAN sont sur la bonne voie pour soutenir la demande de Trump, qui souhaite qu’ils investissent 5% du PIB dans leurs besoins de défense et militaires. Sanchez ne partage pas cet avis.
« Pour l’Espagne, l’engagement à un objectif de 5% ne serait pas seulement déraisonnable, mais aussi contre-productif, car il l’éloignerait des dépenses optimales pour elle, et entraverait les efforts continus de l’UE pour renforcer son écosystème de sécurité et de défense », est-il indiqué dans sa lettre. L’année dernière, l’Espagne était le pays de l’alliance transatlantique avec le niveau le plus bas de dépenses de défense, consacrant à cette fin moins de 2% de son PIB.