Mpox en Afrique : Inquiétudes grandissantes face à la résurgence

Mercredi, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a émis un avertissement de niveau maximal à l’échelle mondiale en raison de la recrudescence des cas de mpox sur le continent africain. Bien que cette maladie ait été reconnue pour la première fois en 1958, elle n’est pas récente. Qu’est-ce qui provoque alors ces nouvelles préoccupations ? […]

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Mpox en Afrique : Inquiétudes grandissantes face à la résurgence

Mercredi, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a émis un avertissement de niveau maximal à l’échelle mondiale en raison de la recrudescence des cas de mpox sur le continent africain. Bien que cette maladie ait été reconnue pour la première fois en 1958, elle n’est pas récente. Qu’est-ce qui provoque alors ces nouvelles préoccupations ? France 24 fait le bilan de la situation.

Reconnaissable depuis le début de la crise sanitaire liée à la Covid-19, Tedros Adhanom Ghebreyesus, à la tête de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), n’apporte pas toujours des nouvelles encourageantes. Cela s’est encore vérifié le mercredi 14 août.

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“La découverte et la diffusion rapide d’un nouveau variant de mpox dans l’est de la République démocratique du Congo, ainsi que son identification dans des nations voisines qui n’avaient pas encore rapporté de cas, soulèvent de vives inquiétudes quant à une éventuelle propagation au-delà des frontières africaines”, a affirmé celui que l’on appelle communément “Docteur Tedros”.

Ce jour-là, l’Organisation mondiale de la santé a activé son niveau d’alerte le plus élevé à l’échelle mondiale en raison de la recrudescence des cas de mpox (précédemment connu sous le nom de variole du singe) sur le continent africain, en particulier en République Démocratique du Congo. D’après le dernier rapport publié jeudi, 548 décès ont été enregistrés depuis le début de l’année.

Cette infection virale se traduit par des symptômes tels que de la fièvre, des toux, des céphalées et des éruptions sur la peau.

Le virus connu sous le nom de mpox a été identifié pour la première fois en 1958 dans une colonie de primates à Copenhague, au Danemark. Ces animaux montraient des lésions cutanées similaires à celles observées dans la variole humaine, ce qui a conduit à la désignation de cette maladie sous le terme de variole simienne.

Méthodes de transmission

Le mpox fait partie des maladies zoonotiques, tout comme la grippe aviaire ou le coronavirus. Sa transmission peut se faire facilement à partir d’un animal contaminé. De plus, il peut également se transmettre d’une personne à une autre, surtout par le biais de contacts directs avec des lésions cutanées ou des fluides corporels.

La variante observée par l’Organisation mondiale de la santé, identifiée en septembre 2023 en République Démocratique du Congo, présente des caractéristiques de létalité et de contagiosité supérieures à celles des souches précédentes.

D’après l’Organisation mondiale de la santé et les Centers for Disease Control and Prevention, les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes sont particulièrement affectés par cette crise sanitaire.

Cependant, il est important de noter que, bien que cela soit moins fréquent, le mpox peut également se propager indirectement par le biais d’objets contaminés, tels que la literie, souligne avec précaution l’Institut Pasteur.

En 2022, la maladie connue sous le nom de “MonkeyPox” a touché près de cent nations. Cette épidémie a entraîné la perte d’environ 140 vies parmi près de 90 000 cas recensés à l’échelle mondiale. En réponse à cette situation préoccupante, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a qualifié cette crise de “urgence de santé publique de portée internationale” pour la première fois en juillet 2022.

« La transmission de la variole du singe est relativement rare », notait cependant Matthias Altmann, qui a été interrogé par France 24 cette même année.

Cette affection est “nettement moins transmissible que le Covid-19”, a expliqué cet épidémiologiste de l’université de Bordeaux, expert en maladies infectieuses en Afrique.

Dix mois après avoir lancé un avertissement, l’Organisation mondiale de la santé a décidé de lever l’alerte, constatant une nette amélioration de la situation épidémiologique.

Une flambée épidémique d’une contagiosité supérieure à celle observée en 2022.

Cependant, ces derniers jours, des données récentes suscitent de nouvelles préoccupations. D’après l’agence de santé publique Africa CDC, les cas de mpox ont connu une hausse de 160 % en 2024 par rapport à 2023 dans les 16 pays africains où la maladie est surveillée.

D’après les déclarations du ministre de la Santé de la République démocratique du Congo (RDC) faites jeudi, le mpox est désormais présent dans l’ensemble des provinces du pays.

Les épidémiologistes soulignent une autre inquiétude en plus des données brutes : plus un virus circule parmi les individus, plus il a de chances de subir des mutations.

L’épidémie actuelle de mpox, qui est pour l’instant limitée à l’Afrique, présente des caractéristiques distinctes par rapport à celle de 2022.

Actuellement, l’épidémie de mpox est causée par le clade 1, mais également par une variante plus virulente, le clade 1b. Ce dernier présente une capacité de transmission supérieure et un taux de mortalité qui s’élève à environ 3,6 %.

Il n’y a pas de “pathologies spécifiques à l’Afrique”.

“Il est évident qu’une propagation à l’échelle mondiale est possible”, a averti Sylvie Briand, responsable du département des risques épidémiques et pandémiques à l’Organisation mondiale de la Santé, lors d’une interview sur franceinfo le mercredi 14 août.

Le jour suivant, une personne résidant dans la zone de Stockholm, en Suède, a été identifiée comme étant porteuse du sous-type clade 1 du virus mpox. Cette annonce, faite jeudi par l’Agence suédoise de santé publique, marque un événement sans précédent en dehors du continent africain.

Selon la même source, l’individu a contracté l’infection suite à un voyage en Afrique, dans une zone touchée par l’épidémie en cours.

Cependant, Charlotte Hammer, experte en maladies infectieuses à l’université de Cambridge, a reconnu avec humilité en 2022 lors d’une interview accordée au site Science Media Centre qu’il existe une transmission autochtone du virus qui n’avait pas été observée auparavant avec le mpox et qui reste inexpliquée.

L’émergence de cas de contamination, qui semblent initialement ne pas être associés à des épidémies connues, soulève toujours des interrogations.

“Les événements en Afrique ne représentent qu’une petite partie d’un problème bien plus vaste”, a averti le professeur Dimie Ogoina, président du comité d’urgence de l’OMS, lors d’une déclaration faite le mercredi 14 août.

Le président du Global Virus Network, Christian Bréchot, souligne fermement sur le plateau de TV5 Monde qu’il n’existe pas de maladies spécifiques à un continent, qu’il s’agisse de l’Afrique, de l’Asie ou d’ailleurs.

Une santé unique, celle de la planète.

Ce spécialiste des virus souligne un principe fondamental promu par l’Organisation mondiale de la santé : le concept de “Une seule santé”. En effet, les épidémies ne respectent pas les limites géographiques, ce qui signifie qu’il n’existe qu’une seule santé, celle qui concerne l’ensemble de la planète.

Marquée par l’expérience du Covid-19, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a réagi avec célérité à la réapparition de mpox, selon les propos de Christian Bréchot. Il souligne que cette mobilisation rapide lui inspire une certaine sérénité, affirmant qu’il n’y a pas lieu de céder à la panique.

Le 7 août, Tedros Adhanom Ghebreyesus a initié une démarche pour obtenir une autorisation d’urgence concernant les vaccins contre le mpox. Cette initiative vise à permettre l’utilisation de ces vaccins dans des pays qui n’ont pas encore validé les deux produits disponibles sur le marché.

Marion Koopmans, professeure à l’université Erasmus de Rotterdam aux Pays-Bas, a également souligné l’importance d’accroître les investissements dans la santé publique, le soutien aux traitements et les campagnes de vaccination pour faire face aux risques épidémiques, comme l’a rapporté l’AFP. Cependant, elle a averti que “la tâche ne sera pas simple”.

Magalie FavagerM
ÉCRIT PAR

Magalie Favager

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