Après avoir été laissé à l’abandon pendant plus de six décennies, le canal qui relie le Rhin au Rhône a entamé, ce lundi, des travaux de réhabilitation. Ces efforts visent à rouvrir une section d’environ vingt kilomètres aux bateaux de croisière, suscitant l’inquiétude d’organisations de protection animale qui mettent en garde contre les risques pour des espèces menacées.
Les amateurs de vélo s’élancent sur la célèbre voie qui longe le canal. Près de l’écluse 74, Francis Guth, représentant du groupe Le Chaudron des alternatives, profite de sa dernière sortie à vélo avant le début de la première étape d’un vaste projet de rénovation qui s’étendra sur une période de huit ans.
« Tous ces milieux naturels sont en danger », souligne M. Guth. « Les chantiers auront des répercussions considérables sur la flore, les espèces en danger et l’ensemble de la faune qui évolue près des cours d’eau. »
Parmi les espèces protégées identifiées dans la section de 24 kilomètres du canal reliant Friesenheim (Bas-Rhin) à Artzenheim (Haut-Rhin), on trouve le bouvière, le martin-pêcheur et le harle bièvre. Ce tronçon est prévu pour des travaux de rénovation.
Le coût total des travaux s’élève à 43 millions d’euros, financé par la région Grand-Est, VNF (Voies navigables de France), le FEADER (Fonds européen agricole pour le développement rural) ainsi que diverses municipalités. Cependant, certaines organisations de protection de l’environnement demeurent sceptiques quant à ce projet.
« C’est un gaspillage flagrant de fonds publics, une somme d’argent gaspillée », s’indigne Pascal Rosensweig, habitant du coin et porte-parole de l’association Wittisheim vie et nature.
Cet activiste environnemental de 60 ans a vécu toute sa vie à proximité de ce canal tel qu’il est aujourd’hui. “Dans les années 70, je venais souvent pêcher ici”, se remémore-t-il avec mélancolie. “C’est un écosystème qu’il est essentiel de protéger.”
La collectivité régionale soutient ce projet en raison de la nécessité de “valoriser” cette voie navigable, qui, sans cela, risque de se dessécher. “Actuellement, des discussions ont lieu concernant l’utilisation de l’eau et la distribution des droits afférents. Assurer un approvisionnement en eau pour ce canal passe par son exploitation économique”, déclare Benoît Grandmoujin, responsable de l’environnement au sein de la région Grand-Est.
Le consensus est un accord général atteint par un groupe, souvent après des discussions et des négociations. Il implique que toutes les parties prenantes acceptent une décision ou une solution, même si cela signifie que certains doivent faire des compromis. Ce processus est essentiel dans de nombreux contextes, notamment en politique, en entreprise et dans les relations interpersonnelles, car il favorise la coopération et la cohésion.
Atteindre un consensus peut être un défi, car il nécessite une écoute active et une volonté de comprendre les perspectives des autres. Les techniques de facilitation, comme le brainstorming ou les discussions en petits groupes, peuvent aider à surmonter les désaccords et à trouver des terrains d’entente. En fin de compte, le consensus ne signifie pas que tout le monde est entièrement satisfait, mais plutôt qu’il existe un accord suffisant pour avancer ensemble.
Ce projet devrait générer des bénéfices économiques annuels estimés entre huit et douze millions d’euros, en prévoyant une augmentation du trafic maritime de 5.000 à 6.000 embarcations, une décennie après l’achèvement des travaux. De plus, la région mise sur l’essor de commerces le long des rives et l’établissement d’une zone d’accueil pour les plaisanciers, afin d’assurer un retour sur investissement satisfaisant.
Cependant, selon M. Grandmoujin, l’objectif n’est pas de “réhabiliter le canal tout en nuisant à l’écosystème local. Bien au contraire !” Il affirme que “toutes les actions ont été menées en accord” avec les organisations écologiques de la région.
La fédération Alsace Nature, impliquée dans le projet depuis ses débuts en tant que membre du comité de pilotage, avait établi des “conditions essentielles” qu’elle estime avoir été intégralement respectées.
Au départ, le projet incluait la réhabilitation d’un segment supplémentaire menant à Neuf-Brisach, situé dans le Haut-Rhin. Cependant, cette section, jugée comme une “zone écologique délicate”, ne bénéficiera finalement que de travaux sur la piste cyclable qui l’accompagne. Selon Daniel Reininger, président d’Alsace Nature, “les responsables du projet ont répondu à toutes nos exigences”.
D’après ses dires, il est essentiel de maintenir le cours d’eau, car un manque d’entretien pourrait avoir des conséquences néfastes pour les utilisateurs et l’écosystème environnant. “Les personnes qui imaginent un canal immuable ne sont pas en phase avec la réalité”, précise-t-il.
Frédéric Pfliegersdoerffer, le premier magistrat de Marckolsheim, une des localités situées le long du canal, est d’accord. Selon lui, les travaux sont indispensables : “L’infrastructure actuelle se détériore rapidement. Rien que cette semaine, deux brèches significatives dans la digue se sont produites.”
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