Des bruits de pneus crissant se font entendre dans un espace abandonné à l’est de Soweto. Nalo Jivhuho, une femme de 40 ans surnommée “spinneuse”, effectue des dérapages impressionnants au volant de sa voiture, enveloppée dans un épais nuage de fumée.
À bord de sa BMW noire ornée de son logo, il ne lui faut qu’un instant à cette jeune femme, vêtue d’un débardeur et aux longues tresses, pour se transformer en Dankie Darlie, son pseudonyme bien connu dans l’univers du rodéo automobile. Elle enchaîne alors les dérapages, les donuts et les accélérations fulgurantes.
Au cœur de l’effervescence, le pendentif en forme de croix qu’elle arbore autour du cou oscille, tandis que son bras gauche, orné de tatouages, rythme le mouvement…
« Lorsque les gens perçoivent le son d’un pneu qui éclate, une sorte de folie s’empare d’eux. Si vous parvenez à provoquer cela, c’est que vous avez réussi à captiver leur attention », partage avec enthousiasme cette mère d’un jeune homme.
Nalo se distingue comme l’une des rares femmes à exercer le métier de filage en Afrique du Sud. Sa réputation dans ce domaine est celle d’une personne respectée et admirée.
Originaire de Soweto, en plein cœur de l’apartheid, cette activité, qui était initialement liée à la criminalité, a évolué pour devenir l’un des sports les plus prisés. Le but est de réaliser une série de figures acrobatiques, de dérapages et de cascades, jusqu’à ce qu’un pneu éclate.
Quelques heures avant le début de sa séance d’entraînement dans le vaste township, une équipe entièrement masculine s’affaire à préparer les véhicules stationnés devant sa maison. Dankie Darlie est celui qui impulse le rythme.
“Elle n’hésiterait pas à se fâcher si quelqu’un s’attaquait à ses voitures”, plaisante Nqobile Tshabalala, mécanicien qui l’assiste dans l’entretien de ses BMW. “Je suis privilégié d’avoir des proches qui m’apportent leur aide, car cette passion demande des investissements considérables. Sans leur soutien, Dankie Darlie ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui.”
Lorsqu’elle évoque sa propre personne à la troisième personne, c’est afin de faire une distinction claire entre la souveraine des compétitions et Nalo, qui est impliquée dans le domaine des ressources humaines.
L’essence et la colère
Dans le tumulte de la vie quotidienne, il est essentiel de comprendre la nature profonde de nos émotions. La colère, souvent perçue comme une réaction négative, peut également être une force motrice puissante. Elle peut nous pousser à agir, à défendre nos convictions et à lutter pour ce qui nous semble juste. Cependant, il est crucial de savoir canaliser cette énergie de manière constructive.
L’essence de nos sentiments réside dans leur capacité à nous transformer. Chaque émotion, qu’elle soit positive ou négative, joue un rôle dans notre développement personnel. En apprenant à reconnaître et à gérer notre colère, nous pouvons non seulement améliorer notre bien-être, mais aussi enrichir nos relations avec les autres.
Ainsi, il est important de prendre du recul et de réfléchir à ce qui déclenche notre colère. En identifiant les causes profondes, nous pouvons mieux comprendre nos réactions et trouver des moyens de les exprimer de manière saine. Cela nous permet de transformer une émotion potentiellement destructrice en une opportunité de croissance et de changement.
Cet environnement imprégné d’essence représente également une manière pour moi de revendiquer ma féminité. J’espère inspirer les jeunes femmes, ce qui revêt une grande importance, car nous sommes en effet en minorité dans ce domaine sportif, avoue-t-elle.
Nalo a une véritable préoccupation : elle refuse d’être perçue comme “l’une des garçons”. “Il m’arrive de danser en robe ou en jupe. Mais je ne peux tout simplement pas conduire avec des ongles artificiels”, qui sont très populaires ici, “c’est hors de question.”
Les mains fermement posées sur le volant, elle se remémore son parcours depuis le lancement de son aventure en 2019. “C’est incroyable, regardez le véhicule que je pilote aujourd’hui, c’est typiquement masculin. Et devinez quoi, j’en ai quatre à moi!”, s’exclame-t-elle avec une grande fierté.
Le vacarme, associé aux effluves de caoutchouc en combustion et de gaz d’échappement, engendre une atmosphère enivrante. “Je suis fan de tout ce qui produit du bruit et dégage une grande quantité de fumée !” déclare Chahid, qui profite du spectacle depuis son kiosque à burgers.
Autrefois, les spinners parcouraient les rues des townships pour participer à des rodéos illégaux. Aujourd’hui, ils se produisent devant des milliers de fans. Certains d’entre eux sont accompagnés de cascadeurs qui interagissent avec les véhicules, créant une sorte de danse chorégraphiée.
“Au début de ma carrière, nous nous entraînions dans la rue. Aujourd’hui, grâce à ces compétitions organisées, nous avons davantage de possibilités et de temps pour nous perfectionner”, révèle Iksaan “Iki” Khan, un spinneur de haut niveau, juste avant de prendre le départ sur la piste.
Établi comme une discipline de sport automobile en Afrique du Sud depuis 2014, le spinning aspire à obtenir une reconnaissance officielle et à attirer des partenaires financiers. En juillet dernier, le ministre des Sports, Gayton Mckenzie, a exprimé son ambition de faire de ce sport “l’un des plus significatifs”.
“La discipline prend de l’ampleur. Il est désormais temps de la présenter au grand public”, a déclaré Monde Hashe, qui possède à Johannesburg le tout premier espace dédié au “spinning”.
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