Trump évoque une “destruction totale”, mais l’AIEA conteste : l’Iran garde ses capacités nucléaires

Le président américain Donald Trump a prétendu que le programme nucléaire iranien a été « complètement détruit » par l’armée américaine, décrivant les attaques contre les installations comme un « perforage comme dans du beurre ». Cependant, contrairement à cette rhétorique triomphante, le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a donné […]

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Trump évoque une “destruction totale”, mais l’AIEA conteste : l’Iran garde ses capacités nucléaires

Le président américain Donald Trump a prétendu que le programme nucléaire iranien a été « complètement détruit » par l’armée américaine, décrivant les attaques contre les installations comme un « perforage comme dans du beurre ». Cependant, contrairement à cette rhétorique triomphante, le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a donné une version différente de la réalité. Dans une interview pour CBS, Grossi a déclaré que seules les autorités iraniennes ont une idée claire des dégâts réels sur les installations nucléaires et qu’« on ne peut pas dire que tout a disparu ». Il a ajouté que Téhéran conserve encore des « capacités industrielles et technologiques » pour rétablir en quelques mois un cycle fonctionnel d’enrichissement de l’uranium. Selon l’AIEA, un jour avant les attaques, l’Iran avait commencé à transférer le matériel nucléaire pour le mettre en sécurité. Les évaluations de Grossi correspondent également aux analyses préliminaires des renseignements américains et européens, ainsi qu’au rapport présenté au Congrès par le général Dan Caine, qui a affirmé que, bien que les trois principales installations aient été gravement touchées, il n’est pas encore clair si les centrifugeuses ou l’uranium enrichi ont été déplacés vers d’autres zones. Selon le Washington Post, les renseignements américains ont intercepté des conversations entre des responsables iraniens qui se sont dits surpris par « l’intensité plus faible que prévu » des attaques américaines. L’administration Trump n’a pas nié ces écoutes, mais a contesté leurs conclusions. Néanmoins, les analystes s’accordent à dire que les équipements de l’installation d’Ispahan, nécessaires pour la phase de métallisation, une étape importante vers la production d’une arme nucléaire, ont été détruits, ce qui pourrait retarder sensiblement la militarisation du programme iranien. L’agence nucléaire internationale souligne que la résolution de la crise ne peut pas venir par des moyens militaires. Trump a déclaré que « si Téhéran se comporte pacifiquement, il lèvera les sanctions », mais les autorités iraniennes ne font pas confiance. Le chef d’état-major de l’armée iranienne, Abdolrahim Mousavi, a averti qu’ils sont prêts à riposter avec force si le cessez-le-feu n’est pas respecté. En signe de protestation, le parlement iranien a suspendu la coopération avec l’AIEA, tandis que le journal proche du guide suprême Khamenei, Kayhan, a demandé que Grossi soit poursuivi pénalement pour « espionnage pour le Mossad ». Dans ce climat de tension, le président français Emmanuel Macron a eu une conversation téléphonique avec le nouveau président iranien, Pezeshkian. La France demande la libération de ses deux ressortissants emprisonnés en Iran, mais Macron a également souligné la nécessité de revenir à la table des négociations sur les questions nucléaires et les missiles balistiques. Alors que Pezeshkian se montre ouvert au dialogue, les factions les plus radicales du régime le refusent catégoriquement.

Magalie FavagerM
ÉCRIT PAR

Magalie Favager

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