À deux jours de la cérémonie d’ouverture, les épreuves des Jeux olympiques de Paris 2024 ont officiellement débuté avec des rencontres du tournoi de football et de rugby à 7. France 24 est allée à la rencontre des premiers spectateurs, des Français et de nombreux touristes étrangers, ravis de vivre cet événement historique.
Aux abords du Parc des princes, les familles sont venus en nombre pour assister au tout premier match du tournoi olympique de football. Sous le soleil qui s’est invité à la fête, les sourires sont de sortis et l’ambiance est bon enfant. Alors que la cérémonie d’ouverture n’a pas encore eu lieu, la rencontre Ouzbékistan – Espagne, mercredi 24 juillet, marque officiellement le début des épreuves.
Virginie a fait le déplacement depuis Lyon avec son mari Frédéric et ses deux enfants, Coralie et Raphaël. “On avait été déçus lorsque Paris n’avait pas eu les Jeux en 2012. On s’était dit que si elle parvenait à les organiser, on ferait tout pour y être”, explique-t-elle. La mère de famille a participé au tirage au sort organisé l’an dernier pour décrocher des billets. Pour un budget de 800 euros, elle a pu obtenir des entrées pour le tournoi de football, de rugby à 7 et de tennis de table. “On a trouvé cela un peu cher au départ, mais on va le vivre qu’une fois dans notre vie”, souligne-t-elle. “Pour nos enfants, c’est un rêve qui se réalise”.
À quelques mètres de là, Vivianne Robinson ne passe pas inaperçue. Avec sa veste recouverte de pin’s aux couleurs des Jeux olympiques, elle prend la pose devant le stade qui s’apprête à accueillir ce premier match de foot. Cette Américaine est une habituée de la compétition. Elle a assisté à sept Jeux olympiques depuis ceux organisés dans sa ville de Los Angeles en 1984. “Ma mère était volontaire à l’époque. Elle m’a rapporté des pin’s. C’est comme cela que j’ai commencé ma collection”, raconte-t-elle.
“Tout le monde cohabite ensemble”
Vivianne vit sa passion à 100 %. Elle a dépensé plus de 10 000 dollars pour obtenir 38 tickets pour les épreuves et pour se loger lors des JO. “Je vais aller voir du badminton, du tir, du volley-ball, de l’athlétisme, du tir à l’arc, de la gymnastique”, décrit-elle en oubliant quelques sports. Cette fan des Jeux olympiques, qui a d’ailleurs des origines françaises par ses deux grands-mères, n’est pas spécialement venue pour encourager l’équipe américaine : “Je soutiens tout le monde. Je suis là pour tous les sportifs olympiques. C’est vraiment un événement spécial parce que tout le monde cohabite ensemble”.
Ses compatriotes Gracie Cole et Leticia Barron abondent. Elles se réjouissent de pouvoir vivre une compétition aussi mythique. En vacances en Europe, elles ont choisi de prolonger leur séjour pour pouvoir assister aux Jeux : “Nous devions rentrer hier, mais nous avons choisi de rester. Nous avons pris des billets pour ce match de foot à la dernière minute”. Après avoir passé quelques jours en Espagne, elles ont décidé de soutenir la Roja dont elles portent fièrement le maillot : “On a vu que la sélection espagnole avait remporté il y a quelques jours l’Euro. Cela nous a aussi motivées pour venir les voir jouer à Paris”.
Bryndis Whitson et son mari Scott Deederly viennent aussi de l’autre côté de l’Atlantique. Ces Canadiens de Calgary ont profité d’un séjour sur les traces de deux oncles qui ont participé il y a 80 ans à la bataille de Normandie pour allier histoire et sport. “Nous allons visiter les plages du Débarquement et également assister à des épreuves des JO. Les billets pour le football n’étaient qu’à 24 euros. C’était vraiment facile d’en obtenir”, explique Bryndis. La jeune femme est ravie de participer à un tel événement et sent que l’ambiance monte de jour en jour : “L’atmosphère a changé depuis notre arrivée en France. On sent que l’esprit des Jeux est de plus en plus là”.
Un tournoi olympique de football sans stars
Pour ce premier match entre l’Ouzbékistan et l’Espagne, ces deux Canadiens ne soutiennent aucune équipe en particulier. Enrique Espana porte, pour sa part, bien haut les couleurs de son pays d’origine. Ce Français, dont le père est espagnol, est venu avec le maillot de la Roja sur le dos. “J’ai été biberonné au foot espagnol. Dès que l’Espagne joue en France, j’assiste aux matches”, confesse ce supporter au nom de famille prédestiné. Pour cette entrée dans le tournoi, il se veut confiant, face à la modeste équipe ouzbèke qui participe aux JO pour la première fois de son histoire : “Le match ne sera pas forcément le plus équilibré, mais c’est un moment sympa à vivre”.
Le tournoi olympique de football ne compte pas beaucoup de stars de renommée internationale. Mbappé, Griezmann, Messi ou encore Di Maria ne seront pas présents pour cette épreuve qui va se dérouler dans un relatif anonymat malgré la présence du Marocain Achraf Hakimi, effacée par les sports olympiques traditionnels comme l’athlétisme, la natation ou le judo, ou par les autres sports collectifs comme le basket. Il est en effet réservé aux joueurs de moins de 23 ans, plus trois joueurs hors catégorie d’âge. Un manque d’attrait qui ne dérange pas Enrique : “Cela m’intéresse de voir des jeunes jouer. Il y en a quand même quelques-uns qui jouent au FC Barcelone”.
Bakhtiyor Turaev n’a pas peur de ces joueurs qui jouent dans de grands clubs européens. Même si son pays fait figure de petit poucet, cet Ouzbèke veut croire dans les chances de sa sélection et dans le miracle olympique : “Je prédis 2-1 pour l’Ouzbékistan”. Cet homme qui travaille dans une agence de voyage est venu avec son épouse pour suivre plusieurs matches de son pays : “Je ne pouvais pas manquer les Jeux. C’est historique !”
Ambiance sage au Stade de France
À quelques kilomètres au nord du Parc des princes, l’autre grand stade de football d’Île-de-France à Saint-Denis est également vêtu des couleurs de Paris 2024. L’emblématique Stade de France accueille les épreuves du rugby à 7 masculin, un tournoi qui se tient sur trois jours et dont la finale se jouera dès samedi.
Contrairement au Parc des princes, l’ambiance est davantage franco-française. Les lignes de RER et de métros qui desservent l’enceinte dionysienne déversent un flot continu de maillots bleus, de bérets, de drapeaux tricolores et autres coqs. L’ambiance ressemble à un match de tournoi des Six nations ou de la récente Coupe du monde de rugby.
Martin et Romain sont venus de Lille pour assister à la première journée de match. Chacun a emmené son fils pour lui faire découvrir les JO :
“Il y a plein de gens qui nous ont dit qu’on se trompait et que c’était vendredi. Mais le rugby, c’est bien aujourd’hui”, disent-ils dans un éclat de rire, avant de rentrer dans le stade.
“Je voulais absolument emmener mon fils. S’il y a une compétition à voir, c’est celle là”, explique Martin, directeur commercial. “Les JO, c’est le monde qui se réunit pour faire du sport et non la guerre.”
“C’est quand même pas souvent que les Jeux olympiques sont en France”, rappelle Achille, du haut de ses 11 ans, ravi que son père ait réussi à trouver des places.
Simon, 22 ans, est venu d’Ardèche avec ses copains pour assister aux matches. Surnommé “le druide” par ses copains, il trouve l’ambiance un peu trop sage pour le moment. Mais, il espère qu’un passage par la longue enfilade de buvettes égaiera l’atmosphère d’ici au coup d’envoi de France – États-Unis prévu à 16 h 30.
“Que ce soit à Paris, on verra ça une seule fois dans une vie”
Yohan est venu avec son père pour assister aux premiers matches de rugby des Jeux olympiques. Maillot bleu sur les épaules, il clame son amour de l’olympisme partagé avec son paternel :
“Depuis tout petit avec mon père, on regarde les JO. On se lève le matin et on regarde jusqu’au soir. C’est notre culture, on aime tous les sports”, explique-t-il. “On regarde tout. Que ce soit à Paris, on verra ça une seule fois dans une vie.”
Le pharmacien de 25 ans reconnaît que lui et son père avaient à cœur de venir voir les Jeux de leurs propres yeux. Et le choix d’Antoine Dupont de rejoindre l’équipe olympique de rugby à 7 ajoute “un truc spécial en plus”.
Après des mois de polémiques et d’inquiétudes sur les transports, l’ambiance est amicale sur le parvis du Stade de France. Sous le soleil, les forces de l’ordre sourient et le fiasco de la finale de la Ligue des champions 2022 accueilli au même endroit semble loin.
Depuis les stations de métro et de RER voisines, tout est fléché pour amener les spectateurs à bon port. Des volontaires les orientent en n’hésitant pas à s’exprimer en anglais ou en espagnol quand c’est nécessaire. “On est venus en transports avec la ligne 14. C’est très bien qu’il l’ait prolongée. Il n’y a eu aucun problème”, loue Yohan. “Après on verra quand on va rentrer.”
“Ah non, c’est mal fait”, rétorque Martin, en jouant la caricature du Français râleur avant d’ajouter : “Tout s’est bien passé pour venir. On a des messages sur le portable toutes les deux minutes pour nous guider. C’est bien fléché”. De quoi permettre de se concentrer sur l’équipe au coq que la majorité des supporters voient décrocher une médaille historique. “Évidemment !”, s’exclame Martin. “On est Français, râleurs ET chauvins !”
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